samedi 8 octobre 2011

L' USURPATION D 'IDENTITE :UN CRIME VIRTUEL

Usurpation d'identité : les Français inquiets

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Par Agnès Leclair Mis à jour | publié Réactions (30)
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213.000 personnes sont victimes de cette pratique chaque année. 9 Français sur 10 pensent qu'il est compliqué de faire valoir ses droits dans pareille situation.




Se faire voler son identité, sur la toile ou dans la vraie vie, une seule fois ou sur le long terme, est un danger dont les Français sont de plus en plus conscients. «Le phénomène n'est plus inconnu», souligne une étude CSA menée auprès de 1002 personnes pour la société Fellowes, spécialisée dans les accessoires de bureau et l'environnement au travail.

213.000 victimes par an

En effet, 86 % des Français ont déjà entendu parler de l'usurpation d'identité, généralement commise à des fins financières - comme une ouverture de crédit - pour obtenir des aides sociales ou de faux papiers prouvant une nationalité française.
Si ce risque est jugé élevé par 65 % des Français, ces derniers ne se sentent paradoxalement pas visés. Trois sur cinq s'estiment à l'abri de cette mésaventure. Pourtant, l'usurpation d'identité ferait plus de 213.000 victimes tous les ans en France, avance Fellowes. Dans son étude, cette entreprise, qui a fait appel aux lumières du criminologue Christophe Naudin, soutient que la fabrication et l'usage criminel des fausses identités explosent,en qualité comme en gravité. «La criminalité identitaire a sensiblement évolué entre 2005 et 2010. Les vols d'identité se maintiennent à moins de 2%, alors que depuis 2005, les cas d'usurpation d'identité ont doublé (passant de 15 à 30%)», selon cette enquête.

Une infraction punie de deux ans de prison

9 Français sur 10 pensent qu'il est compliqué de faire valoir ses droits lorsqu'on est victime de ce type d'infraction. Et ce malgré les récentes avancées de la loi LOPPSI (Loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité Intérieure) de mars 2011, qui reconnaît l'usurpation d'identité comme infraction principale et prévoit de la punir d'une peine de deux ans de prison et 20.000 euros d'amende.
Dans la vie courante, la transmission de données personnelles est un passage obligé pour ouvrir un compte, louer un appartement, souscrire un abonnement. 78 % des Français déclarent d'ailleurs avoir fourni au moins une copie papier de leurs données personnelles au cours des douze derniers mois. 55 % ont transmis ce type d'information en ligne, une pratique moins courante. La protection des données sur la toile est d'ailleurs considérée comme moins sûre pour 77 % des sondés.
En outre, une majorité de Français (62 %) aurait désormais le réflexe de détruire les documents mentionnant des informations personnelles et confidentielles dont ils n'ont plus besoin. Un chiffre en progression. À titre de comparaison, seulement 36 % des sondés déclaraient détruire leurs factures avant de les jeter.
Aujourd'hui, ceux qui veulent effacer leurs traces choisissent en majorité de brûler leurs papiers (51 %). Viennent ensuite les « déchiqueteurs » qui découpent les documents en très petits morceaux avant de les répandre dans une poubelle (33 %) puis les « méthodiques », adeptes du destructeur de documents (15 %). Les relevés bancaires sont les pièces jugées les plus «sensibles» par 85 % des Français qui les surveillent avec attention, avant les papiers d'identité (79 %), les bulletins de salaire (42 %), l'acte de naissance (33 %) ou les factures d'électricité et de gaz (25 %).

Ne jamais communiquer son code personnel

Pour se protéger, Fellowes donne quelques conseils faciles à mettre en oeuvre: signer ses cartes de crédit dès leur réception et ne jamais les prêter ni communiquer ses codes, surveiller la bonne réception des factures courantes ou encore examiner soigneusement ses relevés de compte pour détecter au plus vite la moindre anomalie.

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