mardi 11 février 2014

Mondial 2014 ; critique de la raison dialectique dans la préparation des Lions Indomptables du Cameroun.



Roger Milla l’a dit et insisté, l’entraineur actuel du football camerounais n’a pas le niveau requis pour faire une bonne coupe du monde avec l’équipe nationale. La réponse vint du comité de normalisation avec Joseph Owona qui déclara qu’il n’est nullement pas question de changer celui qui a qualifié le pays mais continua tout de go en disant que cette équipe a besoin de renforts dont il cita même les noms !En clair , on veut voire va  changer des joueurs actuels pour  des nouveaux ; plus forts ou sensés tels mais on ne touche point à l’entraineur.
Seuls les génies mènent les cancres !
Or si une équipe telle ou autre a besoin des renforts, des binationaux qui n’y ont jamais mis pieds pour le cas du Cameroun, pour redresser la tête au mondial brésilien, c’est qu’elle est faible à son état actuel et ce n’est que juste que l’entraineur doit être très fort pour  parvenir à la coacher avec succès. Par déduction, cet entraineur est du coup faible pour mener l’équipe à un triomphe au mondial ! Pas besoin d’être précoce pour savoir que seuls les génies mènent les cancres ou mieux, les borgnes sont rois au pays des aveugles !  En des faits de football, les Maradona, Van Basten, Pélé, Zidane entre autres étaient les locomotives qui tiraient le reste de wagons. Même en société, ce fait est incontestable : des milliards de personnes étaient passées sur terre mais il a fallu Edinson pour l’électricité, Macadam pour le bitume, Bell pour le téléphone…
Le renfort va-t-il vraiment rendre forte l’équipe ?
Bonne question. A moins d’être un crétin fini, la réponse est connue d’avance. Une analyse de la forme actuelle de l’équipe et de la cohésion des joueurs est nécessaire pour comprendre le niveau supposé des LIC selon le discours du comité de normalisation validé par le coach présent. Y’a-t-il les meilleurs joueurs du monde à chaque poste ? Evidemment non ! Le renfort rend-il le poste meilleur au  monde ou au niveau camerounais ? Evidemment au niveau camerounais, si juste est ce renfort ! Alors, comme dans tous les cas de figure, l’équipe nationale n’aura que le niveau camerounais, celui-là qui ne parvient à se qualifier à deux CAN successives, une conjonction faible équipe plus faible entraineur donnera les résultats catastrophiques. Et si par déduction, on trouve que l’entraineur qui a qualifié le pays au bout de deux années d’échec à deux phases finales de la CAN est hors du commun, il est incompréhensible à tous les points de vue qu’il change une équipe qui gagne.
La logique des résultats dans le foot
En matière de football, les résultats s’obtiennent de deux façons : soit l’adversaire est génial est remporte la victoire par son mérite soit il sous-estime son vis-à-vis et perd le match au profit du petit. Cette deuxième probabilité est celle qui fait tout le charme du sport roi : un Argentine-Cameroun de 1990 est considéré comme en poche par tous les argentins, du coup les albi-celestes sous-estiment l’adversaire et le reste n’est plus qu’une formalité. Bis repetita en 2002 entre la France et le Sénégal. Inutile de parler du fameux Portugal –Cameroun de 2001 où le pays de Milla est mené 5-0 à la mi-temps, car la suite, on la connait. En tout cas, les exemples sont légions. La sous-estimation de l’adversaire a été le péché qui a conduit à l’humiliation des grandes équipes par un adversaire qui n’aurait pas du à talents égaux. Celle-ci a assagi tout le monde et n’existe plus en football. Au cours d’un match, il existe quand même le péché de suffisance qui fait des dommages dans les rangs des équipes qui mènent au score. Une équipe qui mène a tendance à se relâcher d’où le retour de l’adversaire, tel qu’on en a vu partout. Avant le début d’un match, toute équipe qui est sur un nuage a des probabilités vérifiables de se faire redescendre sur terre, comme l’atteste le dernier Manchester City-Chelsea en date ou le dernier Barcelona-Valencia de l’histoire sans compter le Liverpool-Arsenal. Les coups du sort ont aussi souvent influencé directement des résultats : carton rouge, but contre son camp, faute non sifflé. Mais généralement, ils aident les forts plus que les faibles.
Les meilleurs joueurs ne réussissent pas avec un piètre coach !
Donc renforcer une équipe veut dire qu’elle est faible et faible veut dire qu’il lui faut un fort. La question est donc celle-ci : une équipe faible avec tel entraineur peut elle devenir forte avec le même, surtout que le renfort n’est qualitativement pas supérieur aux éléments présents? Des gens avaient eu tendance à raconter que même leur grand-mère aurait fait un entraineur à succès avec Barcelone au vu de la qualité des joueurs. Il suffit à quiconque de s’asseoir sur le banc, et les joueurs feront le boulot au stade, grâce à leurs innombrables talents. Mais des faits ont rapidement démenti cela. Le départ de Guardiola a laissé sur le banc un entraineur qui n’a pas pu l’égaler, ne serait-ce qu’à moitié, pourtant avec la même équipe qu’il coachait en adjoint depuis des années. Puis l’absence de celui-ci lors des doubles confrontations avec le Bayern l’an dernier a prouvé qu’une équipe sans entraineur mieux sans grand entraineur ne saurait avoir de grands résultats du moment que l’adversaire n’a pas été sous-estimé. Jean-Paul Akono n’a pu rien faire avec l’équipe du Cameroun double championne d’Afrique et championne Olympique. Et pour cause !
Les grands résultats de football ont été avec les grands entraineurs, la sous-estimation de l’adversaire n’étant plus de mode. Si les Maradona entre autres ont beaucoup réussi, c’est d’abord parce qu’ils ont eu des entraineurs qui leur donnaient la liberté sur le stade de faire ce qu’ils veulent, or ici, Samuel Eto’o se plaint tout le temps de jouer …là où l’entraineur l’envoie !
Depuis que la surprise ou la sous-estimation n’existent presque plus dans le football, le Cameroun ne gagne plus rien et est même passé à côté des CAN 2012,2013 sans compter la coupe du monde 2006.
L’épineux problème de remplacement du coach Finke
Même s’il est vrai que le coach Finke n’est pas fameux comme entraineur, il est un sérieux problème : celui de son éventuel limogeage en vue du recrutement d’un génie. Beaucoup de contradictions viendraient ternir la logique de cette démarche dont les plus simples sont:
-ce nouvel entraineur est un génie, mais pourquoi est-il donc au chômage ? C’est vrai, cette question ne s’applique pas pour Guus Hiddink…
-a-t-il le temps d’inculquer quelque chose rien qu’à travers les matches amicaux ?

Pourtant, on ne change pas une équipe qui gagne !
Il aurait été simple de garder ceux qui ont qualifié le pays à la coupe du monde que de faire les courbettes pour d’autres joueurs qui ne seront pas plus talentueux.
Dimitri Mbouwe

lundi 3 février 2014

« Je n'ai rien à montrer. Je suis Samuel Eto'o »

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par
Samuel Eto'o, ici fêtant son triplé face à Manchester United, le 19 janvier à Stamford Bridge, sous ses nouvelles couleurs de Chelsea.
Après deux années (2011-2013) passées au club daghestanais de l'Anji Makhatchkala (Russie) où il était le joueur le mieux rémunéré du monde (20 millions d'euros annuels hors primes), Samuel Eto'o a rejoint Chelsea l'été dernier, convaincu par le retour aux commandes des « Blues » de José Mourinho, son ancien entraîneur à l'Inter Milan (2008-2010).
Souvent remplaçante, la star camerounaise de 32 ans a signé un triplé, le 19 janvier, contre Manchester United (3-1). Lundi 3 février, le capitaine des « Lions indomptables » défie cette fois Manchester City, dauphin provisoire du championnat anglais avant la fin de la 24e journée.
Votre triplé contre Manchester United (voir la vidéo) répond-il aux critiques sur votre manque d'efficacité en championnat depuis le début de saison (6 buts en 13 matchs)?
Samuel Eto'o :  Je n'ai rien à montrer. Je suis Samuel Eto'o. Et je ne crois pas que je doive montrer quoi que ce soit à qui que ce soit. Je devrais plutôt essayer de prendre du plaisir. Ceux qui analysent le football savent que mes performances sont là. Je n'appartiens pas au groupe de joueurs considérés comme bons, mais au groupe des grands joueurs.
Après votre triplé, José Mourinho a déclaré : « C'est le retour du tueur de surface que je connaissais. »

Depuis le banc de touche, je ne peux pas montrer de quoi je suis capable. José sait tout ce que je peux faire sur un terrain. Je ne vais pas me satisfaire de ce qu'il a dit parce que je sais le faire. J'ai juste besoin d'être là pour le faire.

Pourquoi avez-vous choisi de venir à Chelsea après ces deux années passées dans le championnat russe ?
Il y a eu de la malchance avec la maladie de M. [Suleyman] Kerimov [l'oligarque et milliardaire russe de 47 ans, propriétaire de l'Anji depuis 2011, contraint de vendre ses vedettes et qui connaît actuellement des problèmes de santé]. Je ne serais peut-être pas venu à Chelsea. Avec ce malheur, il a fallu à un moment donné qu'on regarde les possibilités qu'il pourrait y avoir sur le marché. Et puis l'opportunité de Chelsea s'est présentée. Tout grand joueur souhaiterait avoir la carrière que j'ai eue et passer par un club comme Chelsea.
Votre style convient-il au jeu rugueux de la Premier League anglaise ?
Qu'il convienne ou pas, ce n'est pas à moi de juger. Je dois plutôt essayer de m'imposer et d'imposer mon football. C'est ce que j'essaye et que j'essaierai de faire le temps que je serai en Premier League.
Le retour de José Mourinho sur le banc de Chelsea a-t-il été l'argument qui vous a convaincu ?
José a pesé sur ma décision de venir à Chelsea à 80 %. Parce que j'avais déjà travaillé avec lui à l'Inter Milan. Cela s'était très très bien passé. On avait eu une fantastique équipe. Cette saison-là [2009-2010], on a pratiquement tout gagné [Championnat, Coupe d'Italie, Ligue des champions].
Qu'a-t-il apporté à votre carrière ?
José m'a permis déjà de faire un bon choix à l'été 2009. Un choix qui était difficile parce que je partais de Barcelone et il me fallait choisir le bon club à un moment où je devais prouver que ce que j'avais fait à Barcelone n'était pas un hasard. La suite à l'Inter, on la connaît.
Qu'a Mourinho de si spécial ?
J'ai connu quelqu'un de franc. J'aime les gens qui peuvent me dire les choses en face et qu'on puisse discuter. Je n'ai pas toujours connu ça dans ma vie. C'est pourquoi j'ai toujours eu ce respect pour lui.
Vous avez quasiment tout gagné dans votre carrière…
Sauf le Mondial… et la Premier League. J'ai eu la chance de jouer en Espagne, nous avons gagné. J'ai eu la chance de jouer en Italie, nous avons gagné. Et j'espère que, grâce à Dieu, je gagnerai aussi un titre en Angleterre. Et je crois que ma carrière sera vraiment remplie.
Cette saison, votre objectif est donc de remporter le titre en Premier League.
Ce n'est pas notre ambition. Manchester City doit gagner. Et nous, si jamais l'occasion se présente, on ne va pas dire « non ». Comme le dit le coach, ce n'est pas l'objectif du club cette année de gagner quoi que ce soit. La première année, il veut construire une bonne équipe. Et la saison prochaine, on doit exiger des titres.
Samuel Eto'o (à gauche), l'entraîneur Guus Hiddink (au centre) et Roberto Carlos (à droite), dépeints par les supporteurs de l'Anzhi Makhachkala, lors d'un match de la Ligue Europa, le 8 novembre 2012.
Comment se passait votre vie en Russie ?
J'étais très bien à Moscou, et encore plus heureux au Daghestan ! Je crois que ce sont mes meilleures années dans le football. Où j'ai vraiment été tranquille. C'est là où j'ai eu le plus l'impression de partager et surtout d'apporter quelque chose. Là-bas, on a reconnu ce que j'ai apporté durant ces deux ans passés 0 Moscou ou au Daghestan… Les gens ont des opinions bizarres sur la Russie, car ils ne connaissent pas ce pays. Je veux dire un grand merci aux Russes en général et aux Daghestanais en particulier, pour leur accueil et l'amabilité dont ils ont fait preuve à mon égard. Et je dirai à mon grand ami Suleyman Kerimov, qui sait ce que je pense de lui, qu'on est des frères. Je l'ai encore eu au téléphone il y a quelques heures… Je lui souhaite un bon rétablissement.
Evoquez-vous avec vos coéquipiers brésiliens le match qui opposera vos pays respectifs en juin lors du premier tour du Mondial ?
On ne parle pas de la Coupe du monde. On a autre chose qui nous préoccupe aujourd’hui : Chelsea. Le Brésil est le favori. Concernant le Cameroun, on va regarder et voir ce qui va se passer. On va défendre notre honneur, même si cela sera difficile.
L'Ivoirien Didier Drogba, élu meilleur joueur de l'histoire du club, a laissé une trace indélébile à Chelsea. Tout joueur africain évoluant sous les couleurs des « Blues » ressent-il une pression particulière ?
Didier, c'est une légende vivante pour ce qu'il a fait. C'est quelqu'un d'unique. Il a permis à tout joueur africain arrivant ici d'être respecté. Mais on ne va pas comparer. Je n'ai pas à regarder ce que Didier a fait.
Quelle trace souhaitez-vous laisser dans l’histoire du football africain ?
Vous savez, les joueurs africains ne sont jamais respectés à leur juste valeur. On essaye de nous opposer les uns aux autres alors que nous avons peut-être fait plus que d’autres joueurs européens ou sud-américains. Mais on essaye toujours de nous caser dans un coin, de nous comparer. On n’en sort pas gagnant. La seule chose que je veux c’est, comme Didier l’a réussi ici, de faire aussi mon bout de chemin et permettre à tous les jeunes Africains qui arriveront ici d’être respectés. D’où mon idée de créer des centres de formation Fundesport.
J’ai eu la chance d’avoir de bons techniciens qui ont recruté de bons joueurs dans mes centres. Certains sont aujourd’hui à Barcelone [comme Jean-Marie Dongou, 18 ans]. Cela fait peut-être mon honneur mais cela fait aussi la fierté du Cameroun. J'en suis heureux et j'espère que cela va continuer comme ça. Et que partout en Afrique, le football africain, grâce à ses jeunes joueurs, sera bien représenté et va pouvoir être compétitif face aux autres nations.

Estimez-vous être un modèle pour les jeunes joueurs africains ?
Pas seulement pour les joueurs africains. Pour de nombreux jeunes. Eto'o, ce n'est pas que l'Afrique même si je viens de là-bas. Partout où vous allez, il y a des jeunes qui s'identifient à moi, et ce que je veux, c'est que tous ces jeunes qui rêvent de devenir Samuel Eto'o soient respectés partout où ils iront. Les gens rêvent d'avoir ma carrière. Mon rêve était de devenir footballeur professionnel. Dieu a voulu m'apporter beaucoup plus. Je ne cesserai jamais de lui dire merci. Je crois que peu de joueurs peuvent être contents de dire : « On a eu une belle carrière. » Jusqu'à présent, la mienne est magnifique.
Votre fondation, Fundesport, œuvre aussi pour l'accès à l'éducation. Songez-vous à vous reconvertir dans ce domaine après votre carrière ?
Quand on commence dans ce métier, il faut déjà penser qu'un jour on doit arrêter mais cela ne regarde que moi. Avec ma fondation, j'essaye de rendre au football africain ce qu'il m'a donné. Si aujourd'hui, grâce à ma renommée, je peux apporter quelque chose à mes jeunes compatriotes africains, ce serait grandiose.
Samuel Eto'o : "Si je peux apporter quelque chose à mes jeunes compatriotes africains, cela serait quelque chose de grandiose."