samedi 8 octobre 2011

EXCITEE A EN PERDRE LA TETE

Certaines femmes sont victimes d’une excitation sexuelle permanente,
sans lien avec un quelconque désir érotique. Ne souriez pas ! Il
s’agit là d’un syndrome très handicapant qui poussent certaines au
désespoir. Découvrez ce trouble atypique.

Excitées en permanence, sans pour autant avoir des pensées érotiques,
des femmes sont atteintes d’un syndrome rare, qui peut faire a priori
sourire. Pourtant, elles vivent un véritable enfer.
Un priapisme féminin

Excitation permanenteLongtemps délaissés, les troubles sexuels
féminins font depuis quelques années l’objet d’une attention
particulière. Si le manque de désir et d’excitation constituent la
majorité des plaintes, d’autres problèmes plus rares peuvent
réellement handicaper la vie sexuelle des femmes, et même leur vie
dans son ensemble. En 2001, un nouveau syndrome a été décrit : le
syndrome d’excitation génitale permanente (Persistent Sexual Arousal
Syndrome ou PSAS)2. Pendant féminin du priapisme, le PSAS traduit une
forte excitation persistante, ressentie en dehors de tout désir
sexuel.

Je vois déjà les yeux de nos internautes masculins briller d’une
perverse lueur rêveuse… Qu’ils rangent rapidement leurs pensées
libidineuses. A l’instar du priapisme, cette condition est très
handicapante et stressante, la plupart des victimes s’avouent
réellement désespérées.
Quand l’excitation vire au cauchemar !

"S’asseoir est devenu insupportable, causant parfois des pressions
causant un orgasme. Debout est le seul moment où je ne sens rien.
Conduire en voiture est une torture. Les proches, auxquels j’ai parlé
de ce trouble, ont pensé que cela pouvait être marrant et ont ensuite
réalisé que cela ne l’était pas (…) je ressens en permanence une très
importante excitation sexuelle, qui est purement physique et n’est as
accompagné de fantasmes sexuels ou romantiques" témoigne une patiente
qui, comme d’autres victimes, a pensé au suicide3.

Comment aider ces femmes ? Pour le moment, de très nombreuses
inconnues demeurent tant sur le nombre de femmes concernées que sur
les causes et les traitements. Une enquête américaine réalisée sur
Internet suggère que les patientes sont issues de classes d’âge et de
milieu très différents4. Diverses hypothèses ont été avancées pour
expliquer l’origine de ce phénomène : une malformation
artério-veineuse qui conduit à une irrigation permanente et excessive
du clitoris, une anomalie du système nerveux périphérique (de la zone
génitale) ou central (du cerveau), la prise ou l’arrêt de la prise de
certains médicaments (les antidépresseurs de la classe des inhibiteurs
de la recapture de sérotonine5)…
Il est temps que la recherche se mouille un peu !

Il n’existe aujourd’hui aucun traitement approuvé pour ce syndrome.
Plusieurs études rapportent une amélioration en réintroduisant les
antidépresseurs, en utilisant de la vasopressine qui réduit
l’irrigation du clitoris ou même une thérapie par électrochocs chez
une patiente qui souffrait en parallèle d’une dépression majeure6.

Beaucoup de questions restent ainsi en suspens. Spécialiste de ce
syndrome rare, le Dr David Goldmeier de l’hôpital St Mary de Londres
lance un appel pour plus de recherches, non seulement parce qu’il
s’agit-là d’une condition stressante et embarrassante mais également
parce que l’identification de ces causes et son traitement pourraient
conduire à une meilleure compréhension d’autres aspects de la
sexualité féminine… en ligne de mire, le manque de désir et
d’excitation beaucoup plus fréquemment rencontré chez les femmes.

David Bême - Mis à jour le 19 mars 2010
Mis à jour le 7 juin 2011

1 - International Journal of STD & AIDS 2006 ;17 :215-216
2 - J Sex Marithal Ther 2001 ;27 :365-80
3 – Article des Dr Stanley Ducharme, Julie Johnson et Irwin Goldstein
disponible en ligne sur le site de l’université de Boston
4 - J Sex Med 2005 ;2 :331-337
5 - J Sex Med 2005 ;2 :743
6 – ISSWSH Conference, Las Vegas Podium 15, October 2005.

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