mardi 14 février 2012

Lin : Legend In New-york

Par Fabrice Auclert | Extra Time – sam. 11 févr. 2012 16:36 HNEC
jeremy-linJe vous épargne les 300 jeux de mots disponibles avec le nom du héros de la semaine. Héros de l'année peut-être tant je n'ai pas le souvenir d'un tel phénomène dans l'histoire de la NBA.
Il s'agit de Jeremy Lin (1m88, 23 ans), un joueur non drafté que les Knicks ont récupéré presque par hasard il y a quelques semaines. Le garçon venait d'être coupé par les Rockets, et New York l'a pris uniquement parce qu'il avait un souci à la mène (Baron Davis blessé, Mike Bibby trop vieux).
Il devait être limogé vendredi dernier
Au départ, Lin était donc là pour faire le nombre, et d'ailleurs, son bail devait se terminer vendredi dernier, date à laquelle les clubs coupaient les joueurs pour éviter qu'ils aient des contrats garantis jusqu'à la fin de la saison.
Et puis, Carmelo Anthony se blesse, Amare Stoudemire est touché par un deuil familial, et Mike D'Antoni n'a pas d'autre choix que de faire jouer cet étudiant sorti de Harvard en 2010. Les Knicks restent sur 5 défaites en 6 matches, et D'Antoni est sur un siège éjectable.
Face à Lin, Deron Williams, All-Star et l'un des meneurs les plus physiques de la ligue. Premier exploit : Lin domine D-Will, et New York s'impose dans le sillage des 25 points, 5 rebonds et 7 passes de ce meneur américano-taïwanais. On est le 4 février. C'est donc tout frais.
Deux jours plus tard, bim, rebelote : Lin est titularisé, et il fête ça avec 28 pts et une victoire face à Utah. Le buzz commence à faire du chemin. On fait référence à la chance du débutant, et tout le monde demande confirmation.
Le 8 février, c'est John Wall qui se présente devant Lin, et là encore, il régale : 23 pts, 10 pds et New York remporte une 3e victoire de suite. On commence à parler de lui comme le Tim Tebow de la NBA, autre héros surgit de nulle part. Sur la toile, des concours de surnoms sont organisés, des T-Shirts à son effigie arrivent dans la boutique des Knicks, tandis qu'il réunit des dizaines de milliers de followers sur Twitter.
38 points face à Kobe Bryant
Mais le meilleur est à venir puisque ce sont les Lakers qui débarquent vendredi soir au Madison Square Garden. Interrogé par la presse,  Kobe Bryant fait mine de ne pas connaître son futur adversaire, et tout le monde s'attend à ce qu'il corrige le gamin.
Sauf que l'improbable se produit. Lin plante 38 pts à la défense passive des Lakers, et New York remporte un 4e succès de suite dans une Mecque du basket qui scande des « MVP, MVP, MVP ». En trois titularisations, Lin vient de scorer 89 points (record NBA) et de redonner une âme aux Knicks. Les Giants, vainqueurs du Super Bowl, sont déjà oubliés, ou presque.
L'histoire est tellement belle. Unique même. Voilà que la « Big Apple » est le théâtre de la naissance d'un phénomène digne des plus grands scénarios hollywoodiens. Lin a le plus petit salaire de la NBA. Il n'a pas été drafté. Sorti de Harvard, il pouvait gagner sa vie dans un bureau. Mais il a voulu aller au bout de ses rêves : jouer en NBA.
Lin apporte du rythme dans une équipe qui ne courait pas
Golden State ne voulait plus de lui. Houston non plus. On l'a proposé aux Lakers qui n'ont pas donné suite. Et puis il y a eu New York où Mike D'Antoni cherchait désespérément un joueur rapide, capable de donner du rythme à ses systèmes offensifs. Ce sera donc Lin, comme ce fut Nash aux Suns.
Ce n'est pas le même profil bien sûr, mais Lin ne pouvait pas mieux tomber pour laisser exprimer ses qualités. A New York, on lui demande de jouer vite, de pénétrer, de shooter… D'Antoni a toujours laissé une très grande liberté à ses meneurs, mais on ne marque pas non plus 114 points en 4 matches par hasard.
Maintenant le plus dur reste à venir : confirmer, supporter la pression et redevenir un coéquipier après les retours de Stoudemire et Anthony.
On saura donc très vite si Lin n'était que le héros de la semaine, ou celui de la saison.

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