jeudi 27 juin 2013

Niat au perchoir du sénat et les calculs Paul Biya

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La nomination de l’homme du Ndé au sénat et sa cooptation comme président de cette chambre par Paul Biya complète une manœuvre successorale qui n’a que d’avantages pour ce dernier. La compétence du premier n’est peut-être pas douteuse, si l’on se réfère à sa gestion de la Sonel , cependant, il demeure tout à fait vrai que c’est à desseins que le roi lion se fatiguant se prépare une porte de sortie :
1-surfer sur la vague montante
Il n’est pas un doute que le peuple Bamiléké est assoiffé du pouvoir et tente depuis, benoitement ou pas, de s’approcher du siège ultime. La volonté y a été et le nombre important mais la stratégie échouant les en a toujours empêché : pas de véritable leader politique capable de les unir face à leur destin national ; du coup ils se sont éparpillés dans différents partis  politiques et se sont égarés. Dans une élection démocratique, ils auront le nombre pour influencer les résultats .Par conséquent le pouvoir, tôt ou tard finira entre leurs mains, à quels prix que ce soient. Alors, un visionnaire anticipe sur la montée inéluctable de ce peuple pour s’insérer dans les rangs voire fabriquer les rangs à sa convenance afin d’être le principal bénéficiaire de l’étoile de celui-ci quand il brillera ! Qui ne connait pas ces histoires de marabout que l’on dit préparer les gens pour les succès futurs en protégeant leur aura  avec des écorces entre autres pratiques et à la fin, les deux se partagent les fruits de leurs manigances quand le protégé réussit? D’ailleurs n’a-t-on pas raconté sans preuve aucune que Paul et Ahidjo avaient fait à eux deux sous forme de pacte ce que deux personnes de sexes différents, majeures, consentantes et amantes font afin de préparer celui-ci à la montée au pouvoir?
L’homme de Mvomeka’a  sait mieux que quiconque que le Cameroun se fera avec l’ouest après lui, alors reste à lui de pouvoir orienter la mise en sa faveur. De là où sont venues les virulentes critiques lors des années de marchandages d’illusions, il faut retourner l’opinion à son avantage afin de s’assurer ses arrières une fois le pouvoir perdu dans la mort, car on laissera famille et proches, entre autres.
2-pérenniser le R.D.P.C
Longtemps annoncé comme devant mourir avec  son créateur, le parti des flammes s’il est adopté par les Bamiléké pourra trouver une prolongation à sa vie après Paul Biya. Si ceux-ci ont la certitude de se hisser au pouvoir à travers celui-ci et de parler fort à leur tour, ils ne le rejetteront pas. Une politique de partage du gâteau national comme de  coutume leur permettra de s’associer les autres pour que vive plus longtemps le R.D.P.C. Dans les années 90, les Bamiléké avaient été sous le charme du SDF de John Fru Ndi, maintenant c’est au tour du RDPC de leur faire miroiter monts et merveilles.
3-couper l’herbe aux pieds Maurice Kamto entre autres.
Qui voudra le leadership Bamiléké devra maintenant compter contre Niat Njifendji  et le R.PD.C. à l’ouest du pays et  pas que. Avec la perspective de la vacance du pouvoir et l’arrivée au trône de Marcel Niat, il est encore plus facile dans l’esprit de quiconque d’avoir le pouvoir que d’aller aux élections ; en clair, mieux vaut soutenir Niat seul à un pas du pouvoir qui ne se discute pas que tout autre devant affronter le suffrage du peuple avec adversité. Désormais, les gens ne feront plus en Maurice Kamto l’alternative unique pour accéder au pouvoir, du coup, le paysage politique va devoir se partager, et ce sera au profit du RDPC toujours gagnant.
4-créer et contrôler un leadership inexistant
En devenant le numéro deux par la grâce de son créateur, Marcel Niat Njifendji devient le leader de l’ouest ou des Bamiléké dans une zone où cette personnalité a été sporadique ou rarissime. La différence est que cette fois-ci, le sénateur n’est qu’une girouette qui tournera au gré vent insufflé par son mentor. Une tactique que connait bien massa Paul, pour l’avoir apprise chez son « illustre prédécesseur ».
5-assurer ses arrières
Un des principaux objectifs du choix du dauphin a toujours été d’assurer les arrières de son patron. Paul Biya étant sensé mourir avant d’être remplacé, sa progéniture et sa famille élargie doivent être en sécurité après ce fait. Une tâche que ne peut effectuer qu’un homme de confiance, or pour l’instant, il n’ya pas plus « créature de Paul Biya » que Niat. C’est donc à lui de rassurer les arrières de l’homme lion une fois que celui-ci sera parti.

Dimitri Mbouwe

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