Le mot Cameroun, après plusieurs métamorphoses de l’original,
est un vestige sinon une prolongation du colonialisme carthaginois, allemand,
anglais et français qui secoua le périmètre géographique du lieu par comme cela
nommé.
La réappropriation par l’indépendance de cet espace terrien
devenu juridique et par-delà un Etat c’est-à-dire une entité administrative n’a
pas précédé le marquage mieux le retour total au sceau authentique des
empreintes propres au fils du terroir, faute, semble t-il au brassage culturel
ou multiculturalisme ou tout simplement à l’imitation simiesque par le naguère « indigène » de la
civilisation occidentale colonisatrice. Indépendant,
on l’a dit, côté « camerounais », mais est-ce qu’on l’a fait ?
En clair, le « camerounais » n’a pas remis de l’ordre entièrement
dans sa maison lorsque le blanc est parti par la porte pour revenir par la fenêtre !
Il pourrait mieux faire que les langues maternelles qui apparaissent de plus en
plus dans nos lycées.
Le Cameroun n’est pas « camerounais » !
Le colonisateur avait donné ce nom ou mieux, ce prête-nom
plutôt à l’étendue de terre dont il voulait usurper les richesses sans faire simple allusion aux valeurs
humaines qui y habitaient. Prête-nom puisque ce territoire était considéré par
le maitre comme étant une prolongation de la métropole en version terrain de chasse
gardée ; et le nom DOM-TOM est toujours là pour le prouver.
A première vue, la réaction d’un esclave si tôt affranchi,
devrait être celle de s’affirmer, du genre « Je ne suis pas Tobie, mais
Kounta Kinté » afin de commencer à réparer les torts commis par le
dominateur occidental. A ce titre, l’offre du terrain Duala où se déroulait le
Ngondo à l’industrie par Paul Biya dans un pays tout vide n’est qu’une logique
colonialiste, où nos valeurs traditionnelles n’ont cessé d’être bafouées, comme
actuellement.
Un changement à la Sankara ?
Si le colonialisme ne nous a pas enlevé toutes nos valeurs
comme la dot de la femme ou la polygamie sans parler de l’homophobie que d’aucuns
défendent ici sans pourtant aller en Europe défendre la polygamie aux « camerounais »
qui y sont, c’est qu’il nous reste assez de cervelle pour corriger les torts qu’il
nous a causés.
Les « voltaïques » ont vite compris que le nom
Haute –Volta désignait plutôt un cours d’eau qui plaisait au blanc à faire son
commerce sans toutefois les concerner en rien et ont vite changé en Burkina-Faso.
Idem pour la Gold Coast où les populations ont refusé de se voir uniquement
dans l’or que le colonisateur cherchait pour redevenir le Ghana. Alors nous, on
est des crevettes ?
Dimitri Mbouwe
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