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La nomination de l’homme du Ndé au sénat et sa cooptation
comme président de cette chambre par Paul Biya complète une manœuvre
successorale qui n’a que d’avantages pour ce dernier. La compétence du premier
n’est peut-être pas douteuse, si l’on se réfère à sa gestion de la Sonel ,
cependant, il demeure tout à fait vrai que c’est à desseins que le roi lion se
fatiguant se prépare une porte de sortie :
1-surfer sur la vague montante
Il n’est pas un doute que le peuple Bamiléké est assoiffé du
pouvoir et tente depuis, benoitement ou pas, de s’approcher du siège ultime. La
volonté y a été et le nombre important mais la stratégie échouant les en a
toujours empêché : pas de véritable leader politique capable de les unir
face à leur destin national ; du coup ils se sont éparpillés dans
différents partis politiques et se sont égarés.
Dans une élection démocratique, ils auront le nombre pour influencer les
résultats .Par conséquent le pouvoir, tôt ou tard finira entre leurs mains, à
quels prix que ce soient. Alors, un visionnaire anticipe sur la montée
inéluctable de ce peuple pour s’insérer dans les rangs voire fabriquer les
rangs à sa convenance afin d’être le principal bénéficiaire de l’étoile de
celui-ci quand il brillera ! Qui ne connait pas ces histoires de marabout
que l’on dit préparer les gens pour les succès futurs en protégeant leur aura avec des écorces entre autres pratiques et à
la fin, les deux se partagent les fruits de leurs manigances quand le
protégé réussit? D’ailleurs n’a-t-on pas raconté sans preuve aucune que Paul et
Ahidjo avaient fait à eux deux sous forme de pacte ce que deux personnes de
sexes différents, majeures, consentantes et amantes font afin de préparer
celui-ci à la montée au pouvoir?
L’homme de Mvomeka’a sait
mieux que quiconque que le Cameroun se fera avec l’ouest après lui, alors reste
à lui de pouvoir orienter la mise en sa faveur. De là où sont venues les
virulentes critiques lors des années de marchandages d’illusions, il faut
retourner l’opinion à son avantage afin de s’assurer ses arrières une fois le
pouvoir perdu dans la mort, car on laissera famille et proches, entre autres.
2-pérenniser le R.D.P.C
Longtemps annoncé comme devant mourir avec son créateur, le parti des flammes s’il est
adopté par les Bamiléké pourra trouver une prolongation à sa vie après Paul
Biya. Si ceux-ci ont la certitude de se hisser au pouvoir à travers celui-ci et
de parler fort à leur tour, ils ne le rejetteront pas. Une politique de partage
du gâteau national comme de coutume leur
permettra de s’associer les autres pour que vive plus longtemps le R.D.P.C.
Dans les années 90, les Bamiléké avaient été sous le charme du SDF de John Fru
Ndi, maintenant c’est au tour du RDPC de leur faire miroiter monts et
merveilles.
3-couper l’herbe aux pieds Maurice Kamto entre autres.
Qui voudra le leadership Bamiléké devra maintenant compter
contre Niat Njifendji et le R.PD.C. à
l’ouest du pays et pas que. Avec la perspective
de la vacance du pouvoir et l’arrivée au trône de Marcel Niat, il est encore
plus facile dans l’esprit de quiconque d’avoir le pouvoir que d’aller aux
élections ; en clair, mieux vaut soutenir Niat seul à un pas du pouvoir
qui ne se discute pas que tout autre devant affronter le suffrage du peuple
avec adversité. Désormais, les gens ne feront plus en Maurice Kamto
l’alternative unique pour accéder au pouvoir, du coup, le paysage politique va
devoir se partager, et ce sera au profit du RDPC toujours gagnant.
4-créer et contrôler un leadership inexistant
En devenant le numéro deux par la grâce de son créateur,
Marcel Niat Njifendji devient le leader de l’ouest ou des Bamiléké dans une
zone où cette personnalité a été sporadique ou rarissime. La différence est que
cette fois-ci, le sénateur n’est qu’une girouette qui tournera au gré vent insufflé
par son mentor. Une tactique que connait bien massa Paul, pour l’avoir apprise
chez son « illustre prédécesseur ».
5-assurer ses arrières
Un des principaux objectifs du choix du dauphin a toujours
été d’assurer les arrières de son patron. Paul Biya étant sensé mourir avant
d’être remplacé, sa progéniture et sa famille élargie doivent être en sécurité
après ce fait. Une tâche que ne peut effectuer qu’un homme de confiance, or
pour l’instant, il n’ya pas plus « créature de Paul Biya » que Niat.
C’est donc à lui de rassurer les arrières de l’homme lion une fois que celui-ci
sera parti.
Dimitri Mbouwe
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