jeudi 27 juin 2013

Deux poids deux mesures : remèdes pour soulager les prisons de promiscuité.


Le droit camerounais dispose déjà en son sein de quoi soulager nos prisons pléthoriques et en même temps alléger le travail des hommes de la loi. Il s’agit tout simplement d’appliquer l’un des articles du T.C.S. aux autres juridictions qui existent : celui-là même qui crée deux poids deux mesures pour l’instant en stipulant que les charges sont abandonnées à l’encontre de quiconque restitue entièrement les fonds à lui imputés de détournement. Pour l’instant, seul les riches ont accès à cette faveur.
Accusé de détournement de plus du milliard de franc CFA, Serge Kaptué Tagne n’a pas eu à passer autant de temps dans les geôles de Kondengui, la faute à son argent : il a payé et s’en est tiré d’affaire. Au même moment, à Bonabéri, un jeune se faisait attraper en flagrant délit de vol de  plusieurs chèvres. Du coup, les populations l’ont d’abord dépouillé du bien d’autrui avant de lui passer une raclée que même après sa mort il en témoignera devant Jésus ! Conduit à la gendarmerie, il est « gardé sur le ciment » tandis que le propriétaire dudit bien, en l’occurrence les chèvres, avait déjà récupéré celles-ci  sans préjudice. Cependant, le voleur en prendra pour sa liberté au tribunal de Ndokotti. Des années au chaud, ou mieux, en enfer, pour un acte sans conséquence pour qui que ce soit sinon lui-même et l’Etat qui est obligé de le loger et de le nourrir ! Tandis que l’homme de Bonabéri rognera son frein pour ce délit, Serge Kaptué qui a dépouillé les camerounais en entier, a jouit de ce fruit pendant des années et même l’a fructifié dans les affaires, n’aura ni à rembourser les intérêts de cet emprunt d’un genre malicieux à la caisse de l’Etat, ni à faire de la prison ! Pourtant, il a eu à prendre par dérogation à la morale, plus d’un milliard de CFA,a empêché le développement du pays, a jouir seul avec des proches, pour finalement sans en être inquiété de quoi que ce soit, du moment qu’il rembourse !
Le voleur de chèvre, ou mieux l’apprenti voleur, n’avait même pas à rembourser quoi que ce soit, mais il finira au « gatta » pour un bon moment, la faute à la loi actuelle qui ne peut faire autrement!
Un équilibre peut  être institué dans cette manière de voir que la loi a faite pour stratifier les citoyens  pour peu qu’on y pense : il suffirait d’élargir le remboursement-liberté à tous les niveaux de la justice, pour que des milliers de personnes ne se retrouvent plus aux frais de l’Etat en prison. Le vol, dans son pan entier, par exemple, pourrait être exonéré de toute peine privatrice de liberté du moment que le prévenu rembourse et paie les frais de justice au cas où il avait en sa possession l’objet querellé ou que les individus attrapés en flagrant délit de vol et dépossédés du bien qu’il convoitait à l’instant n’auront plus qu’à payer une amende au poste de commissariat ou de gendarmerie pour en être acquitté.
Les juristes trouveront d’ailleurs d’autres volets de la loi qui prêtera à la non privation de liberté aux individus, comme les injures publiques voire reformer celle-ci. Ceci désengorgera les prisons .

Dimitri Mbouwe 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire