Roger Milla l’a dit et insisté, l’entraineur actuel du
football camerounais n’a pas le niveau requis pour faire une bonne coupe du
monde avec l’équipe nationale. La réponse vint du comité de normalisation avec
Joseph Owona qui déclara qu’il n’est nullement pas question de changer celui
qui a qualifié le pays mais continua tout de go en disant que cette équipe a
besoin de renforts dont il cita même les noms !En clair , on veut voire va
changer des joueurs actuels pour des nouveaux ; plus forts ou sensés tels
mais on ne touche point à l’entraineur.
Seuls les génies mènent les cancres !
Or si une équipe telle ou autre a besoin des renforts, des
binationaux qui n’y ont jamais mis pieds pour le cas du Cameroun, pour redresser
la tête au mondial brésilien, c’est qu’elle est faible à son état actuel et ce
n’est que juste que l’entraineur doit être très fort pour parvenir à la coacher avec succès. Par
déduction, cet entraineur est du coup faible pour mener l’équipe à un triomphe
au mondial ! Pas besoin d’être précoce pour savoir que seuls les génies
mènent les cancres ou mieux, les borgnes sont rois au pays des
aveugles ! En des faits de
football, les Maradona, Van Basten, Pélé, Zidane entre autres étaient les
locomotives qui tiraient le reste de wagons. Même en société, ce fait est
incontestable : des milliards de personnes étaient passées sur terre mais
il a fallu Edinson pour l’électricité, Macadam pour le bitume, Bell pour le
téléphone…
Le renfort va-t-il vraiment rendre forte l’équipe ?
Bonne question. A moins d’être un crétin fini, la réponse
est connue d’avance. Une analyse de la forme actuelle de l’équipe et de la
cohésion des joueurs est nécessaire pour comprendre le niveau supposé des LIC
selon le discours du comité de normalisation validé par le coach présent.
Y’a-t-il les meilleurs joueurs du monde à chaque poste ? Evidemment
non ! Le renfort rend-il le poste meilleur au monde ou au niveau camerounais ? Evidemment au
niveau camerounais, si juste est ce renfort ! Alors, comme dans tous les
cas de figure, l’équipe nationale n’aura que le niveau camerounais, celui-là
qui ne parvient à se qualifier à deux CAN successives, une conjonction faible
équipe plus faible entraineur donnera les résultats catastrophiques. Et si par
déduction, on trouve que l’entraineur qui a qualifié le pays au bout de deux
années d’échec à deux phases finales de la CAN est hors du commun, il est
incompréhensible à tous les points de vue qu’il change une équipe qui gagne.
La logique des résultats dans le foot
En matière de football, les résultats s’obtiennent de deux
façons : soit l’adversaire est génial est remporte la victoire par son
mérite soit il sous-estime son vis-à-vis et perd le match au profit du petit.
Cette deuxième probabilité est celle qui fait tout le charme du sport
roi : un Argentine-Cameroun de 1990 est considéré comme en poche par tous
les argentins, du coup les albi-celestes sous-estiment l’adversaire et le reste
n’est plus qu’une formalité. Bis repetita en 2002 entre la France et le
Sénégal. Inutile de parler du fameux Portugal –Cameroun de 2001 où le pays de
Milla est mené 5-0 à la mi-temps, car la suite, on la connait. En tout cas, les
exemples sont légions. La sous-estimation de l’adversaire a été le péché qui a
conduit à l’humiliation des grandes équipes par un adversaire qui n’aurait pas
du à talents égaux. Celle-ci a assagi tout le monde et n’existe plus en
football. Au cours d’un match, il existe quand même le péché de suffisance qui
fait des dommages dans les rangs des équipes qui mènent au score. Une équipe
qui mène a tendance à se relâcher d’où le retour de l’adversaire, tel qu’on en
a vu partout. Avant le début d’un match, toute équipe qui est sur un nuage a
des probabilités vérifiables de se faire redescendre sur terre, comme l’atteste
le dernier Manchester City-Chelsea en date ou le dernier Barcelona-Valencia de
l’histoire sans compter le Liverpool-Arsenal. Les coups du sort ont aussi souvent
influencé directement des résultats : carton rouge, but contre son camp,
faute non sifflé. Mais généralement, ils aident les forts plus que les faibles.
Les meilleurs joueurs ne réussissent pas avec un piètre
coach !
Donc renforcer une équipe veut dire qu’elle est faible et
faible veut dire qu’il lui faut un fort. La question est donc celle-ci :
une équipe faible avec tel entraineur peut elle devenir forte avec le même,
surtout que le renfort n’est qualitativement pas supérieur aux éléments
présents? Des gens avaient eu tendance à raconter que même leur grand-mère
aurait fait un entraineur à succès avec Barcelone au vu de la qualité des
joueurs. Il suffit à quiconque de s’asseoir sur le banc, et les joueurs feront
le boulot au stade, grâce à leurs innombrables talents. Mais des faits ont
rapidement démenti cela. Le départ de Guardiola a laissé sur le banc un
entraineur qui n’a pas pu l’égaler, ne serait-ce qu’à moitié, pourtant avec la même
équipe qu’il coachait en adjoint depuis des années. Puis l’absence de celui-ci
lors des doubles confrontations avec le Bayern l’an dernier a prouvé qu’une
équipe sans entraineur mieux sans grand entraineur ne saurait avoir de grands
résultats du moment que l’adversaire n’a pas été sous-estimé. Jean-Paul Akono
n’a pu rien faire avec l’équipe du Cameroun double championne d’Afrique et
championne Olympique. Et pour cause !
Les grands résultats de football ont été avec les grands
entraineurs, la sous-estimation de l’adversaire n’étant plus de mode. Si les
Maradona entre autres ont beaucoup réussi, c’est d’abord parce qu’ils ont eu
des entraineurs qui leur donnaient la liberté sur le stade de faire ce qu’ils
veulent, or ici, Samuel Eto’o se plaint tout le temps de jouer …là où
l’entraineur l’envoie !
Depuis que la surprise ou la sous-estimation n’existent presque
plus dans le football, le Cameroun ne gagne plus rien et est même passé à côté
des CAN 2012,2013 sans compter la coupe du monde 2006.
L’épineux problème de remplacement du coach Finke
Même s’il
est vrai que le coach Finke n’est pas fameux comme entraineur, il est un
sérieux problème : celui de son éventuel limogeage en vue du recrutement
d’un génie. Beaucoup de contradictions viendraient ternir la logique de cette
démarche dont les plus simples sont:
-ce nouvel entraineur
est un génie, mais pourquoi est-il donc au chômage ? C’est vrai, cette
question ne s’applique pas pour Guus Hiddink…
-a-t-il le
temps d’inculquer quelque chose rien qu’à travers les matches amicaux ?
Pourtant, on
ne change pas une équipe qui gagne !
Il aurait été simple de garder ceux qui ont qualifié le pays
à la coupe du monde que de faire les courbettes pour d’autres joueurs qui ne
seront pas plus talentueux.
Dimitri Mbouwe